Un réalisateur aux multiples récompenses déclare que les caméras devraient être régies par les mêmes lois que les armes à feu.
C’est à l’occasion d’une interview concernant le documentaire And The King Said, What A Fantastic Machine, dont il est producteur exécutif, que Ruben Östlund (The Square) s’est livré au média britannique The Guardian. Il y explique alors son point de vue bien arrêté sur le pouvoir dangereux des caméras.
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Les caméras sont des armes
Selon Östlund, il est important de comprendre l’impact qu’ont les caméras, et par extension les films, sur la perception que nous avons du monde. Si les caméras et ce qu’elles filment pour le cinéma et les médias dictent nos vies, pourquoi ne pas réguler leur utilisation ?
J’ai une idée. Et si vous n'étiez autorisé à utiliser une caméra, qu'avec un permis ? Il en faut bien une pour les armes à feu ; du moins dans les pays développés. La caméra est un outil vraiment puissant. - Ruben Östlund (The Guardian)
Si beaucoup jugent cette opinion radicale, voire discutable, l'homme justifie cette prise de position en avançant que : “Les films changent le monde, et c’est important de prendre cela en compte, quand on est dans le domaine“. Selon lui : “Dans l’industrie du divertissement, il y a cette étrange sensation que, si on a affaire à une fiction, alors ça ne va pas avoir d’impact sur le monde. Vous devez vraiment vous battre pour que les gens comprennent quel genre d’effet ont les images que l’on consomme”.
Un réalisateur sulfureux
Lors d’un précédent festival, Östlund avait déjà alerté quant à l’importance du 7e art dans la perception du monde, divulguant au passage quelques informations au sujet de son quatrième long-métrage - The Entertainment System is Down - dont le message portait déjà sur notre rapport aux écrans.
Fort de cette nouvelle déclaration, de nombreux internautes ont répondu à l’opinion du réalisateur. Certains ont qualifié cette pensée d’élitiste, quand d’autres, plus incisifs avouent que ce serait en effet une bonne idée si elle “permets de l’empêcher de faire des films”. Celui qui a gagné deux fois la palme d’or est connu pour ses déclarations sulfureuses et n’hésite pas à provoquer volontairement, si cela peut permettre de faire évoluer les mentalités. Président du jury du Festival de Cannes, il avait par exemple demandé aux jurés de s’exprimer pleinement, espérant des débats enflammés.