La guerre du Péloponnèse, ça vous parle ? Le sujet a en tout cas visiblement inspiré Ubisoft Québec, qui travaille depuis 3 ans sur un projet développé en parallèle d’Assassin’s Creed Origins. Sous-titré Odyssey, ce nouvel opus n’entend pas révolutionner la formule initiée par son prédécesseur, mais la faire évoluer en proposant un épisode plus que jamais centré sur la notion de choix et les mécaniques de jeux de rôle.
Un choix perceptible dès le premier écran de la démo, qui nous offre pour la première fois la possibilité de choisir d’incarner un homme, Alexios, ou une femme, Kassandra, tout le long de l'aventure. Pas d’outil de personnalisation ici, puisque chaque personnage dispose de son propre style prédéfini, et d’une histoire commune avec quelques embranchements qui dépendent en grande partie de vos choix.
L’Antique, c’est chic
Sans trop nous en dévoiler sur les origines de ceux-ci, nous avons ainsi pu apprendre que votre héros ou héroïne est un descendant direct de Léonidas et devient mercenaire suite à un tragique évènement. Affublés d’une arme héritée de la première civilisation, nos deux personnages auront d’ailleurs des liens directs avec celle-ci. Le soft se déroulant avant la création de la confrérie des assassins, il devrait d’ailleurs davantage s’attarder sur la section temporelle du présent - via le personnage de Layla - et le rapport de la première civilisation avec l’humanité que ne le faisait Origins. Les fans de la méta-histoire apprécieront l’initiative, mais les autres ne devraient pas être lésés pour autant au regard des nouveautés du titre.
Le systémique devient automatique
Le principal changement avec Origins réside dans l’ajout d’un système de choix et d’un renforcement général du caractère systémique du jeu. Le monde d’Odyssey propose toujours des quêtes principales et annexes scénarisées, auxquelles il faut désormais ajouter la possibilité de façonner le caractère de notre personnage via des choix de dialogue. Réponses agressives, mensongères ou honnêtes, possibilité de romance avec des personnages, fins différentes selon vos choix écument ainsi votre session de jeu et peuvent aussi bien concerner une simple quête annexe qu’un pan plus important de l’aventure. Sur notre session d’environ 3 heures, les différents embranchements étaient déjà bien perceptibles et le résultat avait en plus le mérite de ne pas entacher la qualité d’écriture générale, toujours proche de celle d’Origins. Au niveau structurel, le résultat est finalement très “witcheresque” et rapproche encore plus la saga des assassins du dernier titre en monde ouvert de CD Projekt.
Une nouvelle approche, donc, qui se ressent également sur des éléments annexes, mais appréciables. Pêle-mêle, nous noterons ainsi la possibilité de masquer ou non le casque du perso, le retour d’un système d’équipement complet (plastron, jupe, botte…) qui change le style visuel du personnage, et la présence accrue de statistiques liées aux pièces d’équipement. Plus Action-RPG que jamais, Odyssey conserve toutefois ce caractère accessible, tout en profitant de l’occasion afin de gonfler son système de combat.
Il n’est ainsi plus possible de garder le doigt sur la touche L1 ou LB afin de se protéger avec le bouclier : une pression avec le timing adéquat est désormais nécessaire pour placer un contre, tandis qu’un appui prolongé combiné avec une autre touche suffira à lancer un coup spécial que vous aurez pré-assigné à la combinaison de touche choisie. Les compétences sont d’ailleurs variées et vous permettent de vraiment personnaliser votre style de jeu, avec des dégâts de zone, un coup de pied façon spartiate ou même la possibilité de se soigner brièvement. Nettement plus techniques que ceux - déjà plaisants - d’Origins, les combats de ce nouvel opus devraient satisfaire les joueurs plus exigeants, qui trouveront en plus un terrain de jeu propice à l’essai de toutes ces nouveautés.
Un vaste terrain de jeu
Tout comme Origins, Odyssey est divisé en régions s’étirant du nord-est de l’Attique jusqu’aux confins de la mer Egée, et chacune d’entre elles est dominée par un leader issu des Spartiates ou des Athéniens. Les leaders permettent ensuite de débloquer des contrats que vous pouvez réaliser en tant que mercenaire, en sachant que d’autres mercenaires écument également les terres Grecques et sont même susceptibles d’essayer de se débarrasser de vous pour peu que vous ayez un contrat sur votre tête. Assassiner trop de gardes de la faction dominante ou voler des objets à la vue de tous peut ainsi faire de vous un hors-la-loi et vous compliquer la tâche, à moins que vous n’optiez pour la dépense de monnaie sonnante et trébuchante afin de supprimer la prime sur votre tête. Nous l’évoquions quelques paragraphes plus hauts, la série s’oriente donc vers davantage de choix systémiques pouvant apporter un nouveau type de narration en marge des quêtes scénarisées.
Au cours de nos pérégrinations, nous avons ainsi pu étriper de l’Athénien sur un champ de bataille dans des affrontements opposant les deux factions majeures de la guerre du Péloponnèse, nous frotter à un mercenaire chargé de nous faire la peau, mais aussi profiter du retour des déplacements navals pour explorer les contours de l’île de Mykonos. Les quelques missions réalisées sur les mers nous ont permis de constater que la transition entre la terre et la mer était une nouvelle fois réalisée sans temps de chargement, et qu’il sera possible de recruter votre équipage ainsi que d’améliorer votre bateau. Parmi les nouveautés appréciables figure notamment la possibilité de briser un navire en deux. Un acte digne de la légendaire tendresse Spartiate.
> Retrouvez toutes les infos de l'E3 2018
En partant d’une base solide, Odyssey semble bien parti pour être à Origins ce que Brotherhood fut en son temps pour Assassin’s Creed II. Il faudra évidemment un coup d’oeil plus appuyé sur une version complète avant de statuer définitivement sur son cas. Néanmoins, l’ajout d’un système de choix plus poussé et d’éléments systémiques couplé au retour d’une partie navale confère d’ores et déjà du caractère à un épisode se déroulant au coeur d’un des conflits majeurs de l’Histoire. Reste à voir si l’ensemble tiendra la route sur la durée, point sur lequel nous serons fixés lors de sa sortie, le 5 octobre prochain.