Voir le Zenfone 11 Ultra sur la boutique officielle Asus

L’année dernière, une rumeur a couru quelque temps concernant la volonté d’Asus d’arrêter de produire des Zenfone. La marque a rapidement démenti ce bruit de couloir. Cependant, ce qu’elle n’a pas dit, c’est qu’elle avait tout de même envie de changer un peu sa proposition avec cette gamme de terminaux mobiles.

Tout comme le ROG Phone 8 se présente comme une réinvention du smartphone gaming d’Asus, le Zenfone 11 Ultra tranche assez radicalement avec la proposition habituelle du constructeur. En effet, pendant des années, lorsqu’on pensait au Zenfone, on pensait à un smartphone petit, mais costaud. Le Zenfone 10 affichait une diagonale d’écran de 5,9 pouces, ce qui était l’un de ses arguments de vente. Cette proposition est terminée : le Zenfone 11 Ultra affiche un écran d’une diagonale de 6,78 pouces.

Mais alors, est-ce que le Zenfone 11 Ultra est réellement différent de la pléthore de smartphones surpuissants arrivés sur le marché ces dernières semaines ? Ce test devrait vous permettre de le découvrir.

Zenfone 11 Ultra : la fiche technique

Prise en main : un Zenfone, mais en grand

J’ai eu l’opportunité de tester les Zenfone 9 et Zenfone 10 et j’ai toujours apprécié la petite taille de ces terminaux jolis, petits et robustes, avec un dos légèrement rugueux qui marquait un peu plus leur différence. Le Zenfone 11 Ultra balaie tout ça. Son écran de 6,78 pouces le rend aussi imposant que la plupart des smartphones haut de gamme qui inondent le marché chaque année.

Son dos est en plastique mat avec quelques effets brillants et ses contours sont métalliques. Le bloc photo n’a, lui non plus, rien à voir avec ce que proposaient les anciens modèles de Zenfone : il ressort beaucoup à l’arrière du smartphone.

Les boutons sont, quant à eux, toujours présents sur le côté droit du smartphone lorsqu’on le prend de face. Rien à gauche, rien en haut, tandis qu’en bas se bousculent le port USB-C, le slot de carte SIM, un haut-parleur et la prise Jack 3,5 mm toujours au rendez-vous, caractéristique indécrottable des Zenfone.

En somme, le design du Zenfone 11 Ultra est réussi. Mais sur bien des aspects, il est finalement assez banal. Asus a fait le choix d’abandonner certaines caractéristiques de sa gamme Zenfone pour jouer une carte plus consensuelle, comme le constructeur l’a déjà fait avec le ROG Phone 8. Allez savoir pourquoi, je suis moins enthousiaste pour les choix qui concernent l’évolution du Zenfone.

Un écran de très grande qualité

L’écran du Zenfone 11 Ultra est donc nettement plus grand que celui du Zenfone 10, mais ce n’est pas la seule différence entre les deux modèles. La dalle du nouveau smartphone est une E6 AMOLED LTPO qui propose de très belles performances, à commencer par une luminosité réglable jusqu’à 1600 nits. La proposition est lumineuse à souhait dans tous les contextes.

Les couleurs sont également très belles et Asus propose de nombreux réglages au sein des paramètres du smartphone, ce qui est un véritable point fort pour ajuster les couleurs en fonction de vos goûts. Pour ma part, je suis restée sur le réglage « optimal » de base, mais j’ai activé d’autres options comme l’anti-scintillement.

La dalle étant LTPO, elle peut passer de 1 à 120 Hz en fonction des besoins. Par défaut, le terminal est réglé sur 120 Hz. Il est possible d’opter pour un taux de rafraîchissement automatique dans le menu « Haute performance ».

Asus propose donc un écran de grande qualité sur le Zenfone 11 Ultra. Un écran plus beau, mais aussi plus grand, ce qui en fait un rival direct du Samsung Galaxy S24, du Honor Magic6 Pro, mais aussi et surtout du ROG Phone 8 qui embarque exactement la même dalle E6 LTPO de 6,78 pouces. La seule vraie différence, c’est que le smartphone gaming peut monter jusqu’à 165 Hz en jeu, ce qui n’est pas le cas du Zenfone 11 Ultra.

Des performances explosives, sans grande surprise

Équipé d’un SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3 et de 12 ou 16 Go de RAM (16 pour le modèle testé), le nouveau Zenfone est un smartphone totalement bourrin en ce qui concerne ses performances. Il n’y a pas grand-chose de surprenant à cela : le dernier SoC haut de gamme de Qualcomm a désormais fait ses preuves.

Il n’y a pas vraiment matière à tourner autour du pot ici : le Zenfone 11 Ultra est très performant pour tout. Cependant, on peut lui reprocher de chauffer pas mal, y compris avec des jeux pourtant assez peu gourmands en ressources. Au bout d’une vingtaine de minutes de jeu, on sent que la température monte. Pour autant, le terminal n’est pas bouillant, mais il est difficile de nier la montée en température.

ZenUI avec une bonne couche d’IA

Sortir un smartphone en 2024 sans inclure une dose d’intelligence artificielle au sein des fonctionnalités proposées est un mouvement risqué. Google, Samsung, Nothing ou encore Honor l’ont bien compris, et Asus aussi, comme le prouvait déjà le ROG Phone 8 en janvier dernier.

Mais commençons par le début : ZenUI est accompagné d’Android 14 et propose une interface à la fois sobre et très classe. En soi, la recette n’a pas beaucoup bougé depuis le Zenfone 10. On retrouve également la partie « Génie du jeu » issue de la gamme ROG Phone, qui donne accès à tout un tas de fonctionnalités dédiées au gaming mobile.

On retrouve enfin certaines caractéristiques qu’Asus continue de proposer sur ses Zenfone, comme le mode une main, les fonctions de pression à l’arrière (malheureusement pas personnalisables) ou encore le raccourci pour l’extinction de l’écran.

Et l’intelligence artificielle, dans tout ça ? Il convient tout d’abord de préciser qu’au moment de la rédaction de mon test, une bonne partie des fonctionnalités liées à l’IA étaient présentées comme étant en bêta. Et c’est un point assez important, car concrètement, celles qui sont censées être vraiment intéressantes ne sont pas réellement au point.

Je ne vais pas tourner autour du pot : il y en a trois qui fonctionnent bien. La première est l’annulation de bruit par IA, très pratique dans les environnements bruyants. La deuxième est la traduction automatique des appels téléphoniques, qui permet de communiquer très facilement avec un interlocuteur étranger. En tout cas, en anglais, cela tourne bien, à voir avec d’autres langues. Pour l’utiliser, il est nécessaire de prendre un petit temps de configuration et comme il y a un petit délai de traduction, il vaut mieux en informer d’emblée son interlocuteur. Enfin, la troisième est la fonction permettant d’utiliser l’IA pour générer des fonds d’écran. Il est impossible d’avoir la main sur tous les paramètres, mais cela reste amusant à utiliser.

Parmi les petites déceptions, en tout cas pour le moment, il y a la retranscription automatique des appels et des enregistrements, et la fonction associée qui permet de faire des résumés des enregistrements en question. Même avec un son très net et avec un interlocuteur à proximité, la retranscription n’est pas parfaite, mais elle est passable. En revanche, pour les appels, même si là aussi l’appel est clair et sans coupure, la retranscription est souvent erronée et parfois elle est même tronquée. Quant à la fonction résumé, je l’ai utilisée une dizaine de fois sans jamais parvenir à sortir un quelconque résultat.

Asus a donc encore du travail pour fournir une prestation prometteuse et réellement utilisable du côté des fonctions liées à l’IA. Pour l’heure, ce sont autant de gadgets qu’on essaie pour s’amuser, mais qu’il est difficile de s’approprier pour un usage quotidien.

Une partie photo qualitative

Au fil des années et des Zenfone, Asus a affiné sa proposition en matière de photo. Cette gamme n’a cessé d’évoluer ces dernières années et c’est sans réelle surprise que le Zenfone 11 Ultra affiche une proposition plus intéressante que celle du Zenfone 10, qui était déjà nettement meilleure que le Zenfone 9.

Le Zenfone 11 Ultra est équipé de trois capteurs à l’arrière :

• Un capteur principal Sony IMX890 de 50 mégapixels avec stabilisation Gimbal 3.0,
• Un capteur ultra grand-angle de 13 mégapixels,
• Un téléobjectif de 32 mégapixels avec zoom optique 3x et zoom numérique 30x.

Le terminal réalise de très belles photos en journée. Le piqué est vraiment très bon. Sur les photos très ensoleillées (assez rares en ce moment) je remarque quand même que le HDR abuse un peu, notamment sur la couleur du ciel ou de l’herbe. Cela ne reste pas ultra-choquant et si c’est le cas, il est toujours possible de désactiver cette fonctionnalité.

Le zoom optique 3x offre un résultat net. La qualité a cependant tendance à vite se détériorer en zoom numérique.

L’usage du mode portrait, y compris sur les sujets en gros plan, offre, lui aussi de jolis résultats avec un focus précis et un effet bokeh convaincant.

De nuit, le mode nuit s’active automatiquement en cas de nécessité. Dans l’obscurité quasi totale, le logiciel de traitement d’image est indispensable pour distinguer quelque chose. Dans ce cas, l’image a tendance à tirer sur le jaune et à dégrader les détails. Disons que c’est utile pour avoir un aperçu d’un endroit vraiment sombre, mais ça n’est pas très artistique. En revanche, avec un peu de lumière, les résultats sont plutôt jolis.

Le Zenfone 11 Ultra tient ses promesses en matière de stabilisation : les clichés flous sont plutôt rares. Pour ce qui est des selfies, la caméra frontale de 32 mégapixels prend en charge le grand-angle en 0.7x, ce qui est utile pour tenir à plusieurs sur une même photo. Un bon point.

Une autonomie qui tient ses promesses

Grâce à sa plus grande taille, le Zenfone 11 Ultra peut embarquer une batterie d’une capacité supérieure à celle du Zenfone 10. On passe donc d’un modèle de 4300 mAh à un modèle de 5500 mAh. Même si la puissance du Zenfone 11 Ultra est plus importante, la différence est conséquente : dans le cadre d’une utilisation standard, le terminal peut tenir jusqu’à deux jours. Pour un usage intensif en revanche, il faut compter sur une douzaine d’heures d’autonomie au maximum.

Si le Zenfone 11 Ultra est compatible avec la charge rapide 65W d'Asus, le chargeur n'est pas fourni. C'est un changement radical par rapport au Zenfone 10 qui était livré avec un chargeur de 30W. La charge sans fil Qi est également au rendez-vous, avec une puissance maximale de 15W.

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Conclusion