Les animes deviennent plus populaire à l'étranger, mais selon le président des studios de Naruto et Bleach cela les rends ennuyeux.
De plus en plus populaires à l'étranger
On ne vous apprend rien, si l’on vous dit que les animes sont créés au Japon, par des Japonais et pour le peuple nippon avant tout. Cependant, certains auraient pu penser que cette logique disparaîtrait avec l’arrivée de ces séries à l’étranger. En même temps, ce n’est pas forcément bête de penser qu’il faut adapter un manga en sachant pertinemment qu’il sera ensuite diffusé dans le monde entier. Pourtant le président des studios Pierrot, derrière Naruto ou encore Bleach, pense que l’industrie est actuellement en train de se mettre une balle dans le pied. Selon lui, pour sauver les mangas et les animes, il faut être un peu égoïste.
Question de point de vue
Si les animes sont de plus en plus populaires, on oublie souvent que notre œil d’Occidental est complètement biaisé. En France par exemple, les fans sont complètement fous devant l’Attaque des Titans, Naruto, Jujutsu Kaizen ou encore Spy x Family. L’on pense alors que ces séries font l’unanimité dans le monde, sans se soucier que les Japonais n’en ont presque rien à faire. Si ces animes ont tout de même une communauté sur l’archipel, ils ne sont jamais cités parmi les plus populaires.
En 2022, par exemple, NHK a réalisé un sondage pour déterminer le meilleur anime de tous les temps. Selon la plus grande société de télévision publique du Japon et 600 000 personnes, c’est l’anime Tiger and Bunny qui a remporté la palme, suivie de Mahou Shoujo Madoka Magica et Love live. On est donc bien loin de nos standards. On pourrait se dire que c’est une bonne chose d’avoir autant de différence, sauf que les goûts des Occidentaux commencent à prendre le dessus sur ceux des Japonais. Le chef de la direction de Pierrot, Michiyuki Honma, en a même marre de se plier aux standards étrangers, explique-t-il au média Natalie.
Nous ne faisons pas fumer les personnages pour faire sortir certaines séries à l’étranger. Nous devons rendre la violence un peu moins violente et éviter les expressions sexy.
Le problème, selon Michiyuki Honma, c’est que si l’animation japonaise continue de se restreindre, elle perdra de la valeur. Et si l’on se contente de ne viser que la moitié du public, « alors le résultat devient ennuyeux ». Heureusement, l’homme a tout de même une solution : rester fidèle à sa vision créative et trouver un juste milieu entre les attentes des fans. « Je crois que nous ne devons pas commettre l’erreur d’aborder la production d’anime de la mauvaise manière », a-t-il expliqué.
Un problème qui touche aussi le jeu vidéo ?
Malheureusement, le jeu vidéo est aussi touché par ce problème d’occidentalisation, surtout les J-RPG. Outre les censures, c’est toujours la traduction le plus gros enjeu ; je crois qu’il est inacceptable que quelqu’un modifie une œuvre sans tenir compte de l’intention de l’auteur original. Cependant, lorsque le marché ou la langue est différent, une traduction directe peut ne pas transmettre le sens voulu avec précision. […]Par conséquent, je pense qu’un certain degré de modification est inévitable, a déclaré le directeur de Final Fantasy Tactics, Yasumi Matsuno.